2015 - Enquête IVSEA

1214 personnes, dont 95 % de femmes, ont répondu aux 184 questions de notre vaste enquête nationale de victimation, intitulée Impact des violences sexuelles de l’enfance à l’âge adulte et menée de mars à septembre 2014.

Un article résumant l'étude est paru en juin 2016 dans la revue Médecine : Impact des violences sexuelles : le rôle des professionnels de santé Dans le cadre de la campagne « Stop au Déni », Volume 12, numéro 6, Juin 2016

Il est temps d’être solidaires, d’écouter et de soutenir les victimes de violences sexuelles, trop souvent abandonnées et condamnées à se taire au sein d’une société où la réalité de ces violences fait encore l’objet d’un déni massif. Il est temps de dire stop au déni ! La campagne Stop au déni 2015, centrée sur l’étude des trajectoires des victimes de violences sexuelles et soutenue par l’Unicef France dans le cadre de l’initiative mondiale #ENDviolence, a pour objectif d’informer le public et de susciter une prise de conscience de la gravité des violences sexuelles. Leurs conséquences sont encore trop souvent ignorées, voire déniées, et il est plus que temps de se confronter à ces réalités qui font de la vie des victimes un véritable enfer.
Grâce aux nombreuses victimes de violences sexuelles qui nous ont accordé leur confiance pour relayer leur parole, l’association Mémoire Traumatique et Victimologie est en mesure de mettre en lumière ces réalités. 1214 personnes, dont 95 % de femmes, ont répondu aux 184 questions de notre vaste enquête nationale de victimation, intitulée « Impact des violences sexuelles de l’enfance à l’âge adulte » et menée de mars à septembre 2014. Il s’agit d’une enquête inédite, puisque, jusqu’à présent, les études étaient toujours conduites auprès de professionnel-le-s de santé qui témoignaient de leur pratique de soins aux victimes. Le grand nombre de répondant-e-s nous montre à quel point les victimes de violences sexuelles ont besoin de témoigner. Les victimes ont pris le temps — souvent plusieurs heures — de répondre au questionnaire élaboré par l’association Mémoire Traumatique et Victimologie. Les données collectées à cette occasion dressent un état des lieux alarmant.

Télécharger le rapport d'enquête
Télécharger la synthèse du rapport d'enquête
Télécharger la revue de presse
Voir le questionnaire
Télécharger le résumé en ce qui concerne les mineur·e·s  

Les enfants sont les principales victimes des violences sexuelles. 81% des victimes déclarent avoir subi les premières violences avant l’âge de 18 ans, 51% avant l’âge de 11 ans et, pire encore, 21% avant l’âge de 6 ans. Dans plus de la moitié des cas, leur agresseur était un membre de la famille. enfants principales victimes

qui sont les agresseurs

Les violences sexuelles ont de lourdes conséquences Les violences sexuelles ont de très graves répercussions sur la vie et la santé des victimes, même cinquante ans après, si elles ne bénéficient pas d’une prise en charge appropriée. 42% des répondant-e-s ont déjà tenté de se suicider et 95% rapportent que les violences ont eu un réel impact sur leur santé mentale.

lourdes conséquences

Une situation d’urgence sanitaire et sociale
Malheureusement, la gravité de ces violences est loin d’être suffisamment prise en compte, et les victimes rapportent que leur droit à bénéficier de soins, d’informations, de protection et de justice, leur est régulièrement dénié. Pour la Dre Muriel Salmona, présidente de l’association Mémoire Traumatique et Victimologie, « Il est urgent que les pouvoirs publics mettent en œuvre les moyens nécessaires pour protéger, accompagner et soigner efficacement toutes les victimes de violences sexuelles afin d’enrayer le cycle infernal des violences ».
Le rapport d’enquête
Qui sont les victimes ? Quel est l’impact des violences ? Quelles prises en charge, quelle protection et quelle reconnaissance pour les victimes ? Quelles actions mettre en place pour que leurs droits soient respectés ? Le rapport, intitulé Impact des violences sexuelles de l’enfance à l’âge adulte, déni de protection, de reconnaissance et de prise en charge : enquête auprès des victimes, présente les résultats de l’enquête et les recommandations qui en découlent.

Le colloque « Enquête de reconnaissance » au Palais du Luxembourg
Afin d’inciter les pouvoirs publics à mettre en place en urgence un plan d’action visant à améliorer la prévention, ainsi que l’accompagnement et le soin des victimes de violences, un colloque a été organisé par l'association le lundi 2 mars 2015 au Palais du Luxembourg. De nombreux intervenants prestigieux étaient présents, dont Laurence Rossignol, secrétaire d’État chargée de la Famille, des Personnes âgées et de l’Autonomie, Michèle Barzach, présidente de l’Unicef France, Geneviève Garrigos, présidente d’Amnesty France, et Christopher Mikton, rapporteur de l’Organisation mondiale de la santé.
Télécharger le programme du colloque ici

enquête de reconnaissance

Le film témoignage de la campagne : Les Sans Voix
Ce film, réalisé par Catherine Zavlav et Cécile Nicouleaud, s ‘inscrit dans le cadre de la campagne Stop au déni pour rendre hommage à ces enfants, ces femmes et ces hommes, victimes de violences sexuelles. Contraint-e-s au silence par le déni de la société tout entière, ce sont les “sans voix” à qui il est juste de rendre la parole. De nombreuses personnalités ont accepté de prêter leur voix à ce projet pour porter les témoignages de victimes de violences sexuelles : Bruno Solo, Fabienne Carat, Thierry Frémont, Tonya Kinzinger, Dominique Guillo, Audrey Looten, Michaël Lonsdale, Stéphanie Pasterkamp, Luc Barruet, Muriel Salmona, Oscar Sisto, Claude Unger, Bruno Delahaye, Nathalie Coualy, Alexandre Duguet, Edouard Durand, Nathalie Tordjeman, Faycal Azizi, Willy Da Flow.



Teaser de la campagne STOP AU DÉNI - LES SANS VOIX par stopaudenilessansvoix

Remerciements
Merci aux très nombreuses victimes qui ont participé à l’enquête pour témoigner et qui nous ont fait confiance, merci à toute l’équipe de Stop au déni, à tous les membres de l’association Mémoire Traumatique et Victimologie et à l’équipe des Sans Voix. Merci à l’UNICEF France et à la défenseure des Enfants. Merci à tous les intervenant-e-s qui nous font l’honneur de partager avec nous leur expertise lors du colloque. Merci, enfin, à tou-te-s celles et ceux qui nous ont soutenus et qui nous ont apporté leur aide.

`